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04 Jul

Comment va se passer l'oral de rattrapage !

Publié par philosophia47  - Catégories :  #Conseils du prof.

Comment va se passer l'oral de rattrapage !

Comme je l'ai dit à certains d’entre-vous, ce matin, au lycée. Tout d'abord, il faut savoir que l'oral dit de rattrapage consiste à expliquer un texte, et donc à rendre compte de la pensée, de la thèse de l'auteur de ce texte court, de cet extrait par conséquent.

Il s'agit alors d'expliquer ce que dit l'auteur de façon explicite (sans faire de paraphrase mais en expliquant pourquoi il utilise tel mot plutôt qu'un autre par exemple... tel adjectif, telle notion souvent et ce qu'elle implique pour l'auteur), mais aussi et peut être surtout ce qu'il entend davantage implicitement parfois (ce qui n'est pas dit précisément mais en creux).

Il faudra donc faire comme si le professeur en face ne connaissait pas le texte, comme si c'était un camarade à qui vous racontez le film vu au cinéma ou à la télé, bref.

Il ne faut surtout pas rester général, vague ou parler d'autre chose, ou encore de l’œuvre de l'auteur, ce qui serait hors-sujet, bien entendu, étant interrogé sur ce texte et pas sur toute l’œuvre de l'auteur ou même sur un autre texte.

Pour résumer, le passage et l'extrait concerné, et lui seul !

L'épreuve consiste donc à choisir un texte et, après 20' environ de préparation, de réflexion et d'analyse de ce texte, durant lesquelles il faut rédiger un PLAN (pas de phrases longues), une introduction (dans laquelle vous donnez thème, thèse, problème posé et articulation, c'est-à-dire les moments du texte qui argumentent) pour ensuite, cette fois à l'oral, en faire l'explication comme si c'était à l'écrit. Attention, encore une fois, ne vous lancez surtout pas dans de grandes phrases, mais faites un plan comme par exemple Grand1 : du début du texte jusqu'à ... Platon postule sur le fait que les Dieux ont demandé à Prométhée et à Épiméthée de distribuer harmonieusement aux êtres mortels leurs qualités. Grand2 : Mais Épiméthée, chargé d'effectuer cette distribution oublie l'homme, et Prométhée vole le feu à Héphaïstos et Athéna. Ensuite, il suffira de dire en quoi ces deux parties conduisent Platon à soutenir son idée principale comme précisé plus loin...

Donc, je voudrais maintenant que vous repreniez vos textes et, pour chacun d'eux (les imprimer préalablement à partir de notre blog), vous prépariez une fiche avec :

1) le thème concerné (principal comme la vérité, la liberté, la culture, etc. et le lien existant avec une ou deux notions) ?

2) le problème qu'il aborde ?
3) la thèse que l'auteur cherche à soutenir et relatif au problème abordé (dans notre exemple, l'homme est en possession "du génie créateur" et donc "des arts utiles à la vie"
4) le découpage du texte et les différents moments du texte qui permettent à l'auteur de dire ce qu'il a à dire (quels arguments et comment soutient-il sa thèse)

Exemples : Dans le mythe de Prométhée, Platon soutient que l'Homme, pourtant animal naturel au même titre que les autres animaux est, lui, comme nu devant une nature hostile (Épiméthée l'ayant oublié dans la distribution des facultés, des qualités, donnant tout aux autres êtres naturels, animaux, plantes comme la "carapace" ou les crocs et les "sabots"), mais a été quand même pourvu "du génie créateur" et de la raison par le vol du feu aux Dieux par Prométhée, et à Héphaïstos et Athéna, de la technique, etc. A ce titre, l'homme possède La faculté principale, l'intelligence, et ce a contrario des autres animaux qui, eux, ont l'instinct seulement. Quand l'homme, lui, est "homo faber" (Bergson, Arendt) car dorénavant possesseur de l'art et la technique, capable de se servir de l'outil à faire des outils, etc. Ensuite, tout n'est pas terminé mais si le texte s'arrête là, il faut s'y tenir et ne pas aller plus loin, car dans une explication, c'est le texte, tout le texte et rien que le texte dont il faut parler et expliquer en détail (mots clés à définir par exemple) !

Voilà, n'hésitez pas à reprendre contact, je vous répondrai rapidement mais seulement après avoir fait ce premier travail ! Je vous ai donné mon numéro de téléphone.

Bonne journée et bon courage.

nota bene : rappel des textes (sur le blog)

Texte 1 : l'"Allégorie de la caverne" de Platon

Texte 2 : "Des réactions politiques" de Benjamin Constant (voir Bac. blanc)

Texte 3 : "Discours de la servitude volontaire" d'Etienne de la Boétie

Texte 4 : "Le mythe de Prométhée" de Platon in "Protagoras"

Texte 5 : "La lettre à Ménécée" de Epicure

Texte 6 : "L'existence précède l'essence" de Sartre dans "L'existentialisme est un humanisme"[uniquement pour les séries générales]

Texte 7 : "La faculté de se perfectionner" de Rousseau dans le second discours du "Discours sur l'origine et les fondements de l'Inégalité parmi les hommes".

Détail :

ORAL du Baccalauréat Année 2013-2014

Œuvres et Textes philosophiques étudiés

Texte 1 : « Allégorie de la caverne » Livre VII de « La République » de Platon

(voir 07 Oct 2013"COURS3 - premier cours de méthode1" et revoir la vidéo ) :

« Maintenant, repris-je, représente-toi de la façon que voici l'état de notre nature relativement à l'instruction et à l'ignorance. Figure-toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu'ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne les empêchant de tourner la tête; la lumière leur vient d'un feu allumé sur une hauteur, au loin derrière eux; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux, et au-dessus desquelles ils font voir leurs merveilles.

Je vois cela, dit-il.

Figure-toi maintenant le long de ce petit mur des hommes portant des objets de toute sorte, qui dépassent le mur, et des statuettes d'hommes et d'animaux, en pierre, en bois, et en toute espèce de matière; naturellement, parmi ces porteurs, les uns parlent et les autres se taisent.

Voilà, s'écria-t-il, un étrange tableau et d'étranges prisonniers.

Ils nous ressemblent, répondis-je; et d'abord, penses-tu que dans une telle situation ils aient jamais vu autre chose d'eux mêmes et de leurs voisins que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face ?

Et comment ? observa-t-il, s'ils sont forcés de rester la tête immobile durant toute leur vie ?

Et pour les objets qui défilent n'en est-il pas de même ?

Sans contredit.

Si donc ils pouvaient s'entretenir ensemble ne penses-tu pas qu'ils prendraient pour des objets réels les ombres qu'ils verraient ?

Il y a nécessité.

Et si la paroi du fond de la prison avait un écho, chaque fois que l'un des porteurs parlerait, croiraient-ils entendre autre chose que l'ombre qui passerait devant eux ?

Non par Zeus, dit-il.

Assurément, repris-je, de tels hommes n'attribueront de réalité qu'aux ombres des objets fabriqués.

C'est de toute nécessité.

Considère maintenant ce qui leur arrivera naturellement si on les délivre de leurs chaînes et qu'on les guérisse de leur ignorance. Qu'on détache l'un de ces prisonniers, qu'on le force à se dresser immédiatement, à tourner le cou, à marcher, à lever les yeux vers la lumière : en faisant tous ces mouvements il souffrira, et l'éblouissement l'empêchera de distinguer ces objets dont tout à l'heure il voyait les ombres. Que crois-tu donc qu'il répondra si quelqu'un lui vient dire qu'il n'a vu jusqu'alors que de vains fantômes, mais qu'à présent, plus près de la réalité et tourné vers des objets plus réels, il voit plus juste ? si, enfin, en lui montrant chacune des choses qui passent, on l'oblige, à force de questions, à dire ce que c'est ? Ne penses-tu pas qu'il sera embarrassé, et que les ombres qu'il voyait tout à l'heure lui paraîtront plus vraies que les objets qu'on lui montre maintenant ?

Beaucoup plus vraies, reconnut-il.

Et si on le force ;a regarder la lumière elle-même, ses yeux n'en seront-ils pas blessés ? n'en fuira-t-il pas la vue pour retourner aux choses qu'il peut regarder, et ne croira-t-il pas que ces dernières sont réellement plus distinctes que celles qu'un lui montre ?

Assurément.

Et si, reprise-je, on l'arrache de sa caverne, par force, qu'on lui fasse gravir la montée rude et escarpée, et qu'on ne lâche pas avant de l'avoir traîné jusqu'à la lumière du soleil, ne souffrira-t-il pas vivement, et ne se plaindra-t-il pas de ces violences ? Et lorsqu'il sera parvenu à la lumière, pourra-t-il, les yeux tout éblouis par son éclat, distinguer une seule des choses que maintenant nous appelons vraies ?

Il ne le pourra pas, répondit-il; du moins dès l'abord.

Il aura, je pense, besoin d'habitude pour voir les objets de la région supérieure. D'abord ce seront les ombres qu'il distinguera le plus facilement, puis les images des hommes et des autres objets qui se reflètent dans les eaux, ensuite les objets eux-mêmes. Après cela, il pourra, affrontant la clarté des astres et de la lune, contempler plus facilement pendant la nuit les corps célestes et le ciel lui-même, que pendant le jour le soleil et sa lumière.

Sans doute.

A la fin, j'imagine, ce sera le soleil - non ses vaines images réfléchies dans les eaux ou en quelque autre endroit -mais le soleil lui-même à sa vraie place, qu'il pourra voir et contempler tel qu'il est.

Nécessairement, dit-il.

Après cela il en viendra à conclure au sujet du soleil, que c'est lui qui fait les saisons et les années, qui gouverne tout dans le monde visible, et qui, d'une certaine manière, est la cause de tout ce qu'il voyait avec ses compagnons dans la caverne.

Évidemment, c'est à cette conclusion qu'il arrivera.

Or donc, se souvenant de sa première demeure, de la sagesse que l'on y professe, et de ceux qui y furent ses compagnons de captivité, ne crois-tu pas qu'il se réjouira du changement et plaindra ces derniers ?

Si, certes.

Et s'ils se décernaient alors entre aux honneurs et louanges, s'ils avaient des récompenses pour celui qui saisissait de l'oeil le plus vif le passage des ombres, qui se rappelait le mieux celles qui avaient coutume de venir les premières ou les dernières, ou de marcher ensemble, et qui par là était le plus habile à deviner leur apparition, penses-tu que notre homme fût jaloux de ces distinctions, et qu'il portât envie à ceux qui, parmi les prisonniers, sont honorés et puissants ? Ou bien, comme le héros d'Homère, ne préférera-t-il pas mille fois n'être qu'un valet de charrue, au service d'un pauvre laboureur, et de souffrir tout au monde plutôt que de revenir à ses anciennes illusions et vivre comme il vivait ?

Je suis de ton avis, dit-il; il préférera tout souffrir plutôt que de vivre de cette façon là.

Imagine encore que cet homme redescende dans la caverne et aille s'asseoir à son ancienne place : n'aura-t-il pas les yeux aveuglés par les ténèbres en venant brusquement du plein soleil ?

Assurément si, dit-il.

Et s'il lui faut entrer de nouveau en compétition, pour juger ces ombres, avec les prisonniers qui n'ont point quitté leurs chaînes, dans le moment où sa vue est encore confuse et avant que ses yeux se soient remis (or l'accoutumance à l'obscurité demandera un temps assez long), n'apprêtera-t-il pas à rire à ses dépens, et ne diront-ils pas qu'étant allé là-haut il en est revenu avec la vue ruinée, de sorte que ce n'est même pas la peine d'essayer d'y monter ? Et si quelqu'un tente de les délier et de les conduire en haut, et qu'ils le puissent tenir en leurs mains et tuer, ne le tueront-ils pas ?

Sans aucun doute, répondit-il. »

Texte 2 : Extrait « Des réactions politiques » de Benjamin Constant sur la vérité et l’opposition (principe) avec Kant (impératif catégorique) ;

« Le principe moral que dire la vérité est un devoir, s'il était pris de manière absolue et isolée, rendrait toute société impossible. Nous en avons les preuves dans les conséquences directes qu'a tirées de ce dernier principe le philosophe allemand qui va jusqu'à prétendre qu'envers des assassins qui vous demanderaient si votre ami qu'ils poursuivent n'est pas réfugié dans votre maison, le mensonge serait un crime. Dire la vérité est un devoir. Qu'est-ce qu'un devoir ? L'idée de devoir est inséparable de celle de droits : un devoir est ce qui, dans un être, correspond au droit d'un autre. Là où il n'y a pas de droit, il n'y a pas de devoir. Dire la vérité n'est donc un devoir qu'envers ceux qui ont droit à la vérité. Or nul homme n'a droit à la vérité qui nuit autrui. Voilà, ce me semble, le principe devenu applicable. En le définissant, nous avons découvert le lien qui l'unissait à un autre principe, et la réunion de ces deux principes nous a fourni la solution de la difficulté qui nous arrêtait. »

Benjamin Constant in « Des réactions politiques »

Texte 3 : « Discours de la servitude volontaire » d’Etienne de la Boétie (à lire dans l’année);

« Or ce tyran seul, il n'est pas besoin de le combattre, ni de l'abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s'agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner. Pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu'il ne fasse rien contre soi. Ce sont donc les peuples eux-mêmes qui se laissent, ou plutôt qui se font malmener, puisqu'ils en seraient quittes en cessant de servir. C'est le peuple qui s'asservit et qui se coupe la gorge ; qui, pouvant choisir d'être soumis ou d'être libre, repousse la liberté et prend le joug ; qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche... S'il lui coûtait quelque chose pour recouvrer sa liberté, je ne l'en presserais pas ; même si ce qu'il doit avoir le plus à cœur est de rentrer dans ses droits naturels et, pour ainsi dire, de bête redevenir homme. Mais je n'attends même pas de lui une si grande hardiesse (…). Certes, comme le feu d'une petite étincelle grandit et se renforce toujours, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s'éteindre de lui-même quand on cesse de l'alimenter, de même, plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus où leur fournit, plus on les sert. Ils se fortifient d'autant, deviennent de plus en plus frais et dispos pour tout anéantir et tout détruire. Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien, de même que la branche, n'ayant plus de suc ni d'aliment à sa racine, devient sèche et morte. »

Étienne de la Boétie in « Discours de la servitude volontaire »

Texte 4 : Le mythe de Prométhée dans le « Protagoras » de Platon ;

Texte 5 : « La lettre à Ménécée » d’Epicure ;

« C'est un grand bien à notre avis que de se suffire à soi-même, non qu'il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l'abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons, bien persuadés que ceux-là jouissent le plus vivement de l'opulence qui ont le moins besoin d'elle, et que tout ce qui est naturel est aisé à se procurer, tandis que ce qui ne répond pas à un désir naturel est malaisé à se procurer. En effet, des mets simples donnent un plaisir égal à celui d'un régime somptueux si toute la douleur causée par le besoin est supprimée, et, d'autre part, du pain d'orge et de l'eau procurent le plus vif plaisir à celui qui les porte à sa bouche après en avoir senti la privation. L'habitude d'une nourriture simple et non pas celle d'une nourriture luxueuse, convient donc pour donner la pleine santé, pour laisser à l'homme toute liberté de se consacrer aux devoirs nécessaires de la vie, pour nous disposer à mieux goûter les repas luxueux, lorsque nous les faisons après des intervalles de vie frugale, enfin pour nous mettre en état de ne pas craindre la mauvaise fortune. Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs voluptueux et inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées, ainsi que l'écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste, pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l'âme, à être sans trouble. Car ce n'est pas une suite ininterrompue de jours passés à boire et à manger, ce n'est pas la jouissance des jeunes garçons et des femmes, ce n'est pas la saveur des poissons et des autres mets que porte une table somptueuse, ce n'est pas tout cela qui engendre la vie heureuse, mais c'est le raisonnement vigilant, capable de trouver en toute circonstance les motifs de ce qu'il faut choisir et de ce qu'il faut éviter, et de rejeter les vaines opinions d'où provient le plus grand trouble des âmes. »

Texte 6 : « L’existence précède l’essence » dans « L’existentialisme est un humanisme » de Sartre ;

« Si Dieu n'existait pas, tout serait permis.” C'est là le point de départ de l'existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par conséquent l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher. Il ne trouve d'abord pas d'excuses. Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humaine donnée et figée ; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté. Si, d'autre part, Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite. Ainsi, nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine numineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls, sans excuses.

[L'homme est condamné à être libre]

C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait. L'existentialiste ne croit pas à la puissance de la passion. Il ne pensera jamais qu'une belle passion est un torrent dévastateur qui conduit fatalement l'homme à certains actes, et qui, par conséquent, est une excuse. Il pense que l'homme est responsable de sa passion. »

Texte 7 : « La faculté de se perfectionner » dans le second discours et le « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » de Rousseau.

" Mais, quand les difficultés qui environnent toutes ces questions, laisseraient quelque lieu de disputer sur cette différence de l'homme et de l'animal, il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation, c'est la faculté de se perfectionner ; faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce, que dans l'individu, au lieu qu'un animal est, au bout de quelques mois, ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce, au bout de mille ans, ce qu'elle était la première année de ces mille ans.2 Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? N'est-ce point qu'il retourne ainsi dans son état primitif, et que, tandis que la Bête, qui n'a rien acquis et qui n'a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l'homme reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents, tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la Bête même ? 3Il serait triste pour nous d'être forcés de convenir, que cette faculté distinctive, et presque illimitée est la source de tous les malheurs de l'homme ; que c'est elle qui le tire à force de temps, de cette condition originaire, dans laquelle il coulerait des jours tranquilles et innocents ; que c'est elle, qui faisant éclore avec les siècles ses lumières et ses erreurs, ses vices et ses vertus le rend à la longue le tyran de lui-même et de la Nature." Jean-Jacques ROUSSEAU, in « Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes » (1755).

M. Xavier Moreau, professeur de philosophie

à Aiguillon, le 22 mai 2014.

Le mythe de Prométhée. Document en copie tel qu'il a été remis en cours

Le mythe de Prométhée. Document en copie tel qu'il a été remis en cours

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