Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 Apr

Exemple d'explication d'un texte philosophique de Kant

Publié par philosophia47  - Catégories :  #Les outils de la pensée

Exemple d'explication d'un texte philosophique de Kant

Avec Adèle Van Reeth et "Les nouveaux chemins de la connaissance", sur "france CULTURE", voici un bon exemple d'"Explication d'un texte philosophique" de Kant in "Métaphysique des moeurs", II- Doctrine de la vertu, ch. 1- §13 présenté par Agathe Richard.

La conscience - ou pourquoi l'homme, à la différence de l'animal, est à la fois être sensible et être raisonnable ?

Une manière originale de réviser la méthode réflexive philosophique de chez soi !

Texte à expliquer :

« Le sentiment d’un tribunal intérieur en l’homme « devant lequel ses pensées s’accusent ou se disculpent l’une l’autre[Saint Paul, Epître aux Romains. (II, 14-15)] » est la conscience. Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé et surtout tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur, et cette puissance qui veille en lui sur les lois n’est pas quelque chose qu’il se forge à lui-même arbitrairement, mais elle est inhérente à son être. Sa conscience le suit comme son ombre lorsqu’il pense lui échapper. Il peut bien s’étourdir ou s’endormir par des plaisirs ou des distractions, mais il ne saurait éviter de revenir à lui ou de se réveiller de temps en temps dès lors qu’il en perçoit la voix terrible. Il peut arriver à l’homme de tomber dans l’extrême abjection [Extrême degré d’abaissement, d’avilissement] où il ne se soucie plus de cette voix, mais il ne peut pas pourtant éviter de l’entendre.

Cette disposition intellectuelle originaire et (puisqu’elle est représentation du devoir) morale, qu’on appelle conscience a en elle-même ceci de particulier que, bien qu’en cette sienne affaire l’homme n’ait affaire qu’à lui-même, il se voit pourtant contraint par sa raison de la mener comme sur l’ordre d’une autre personne. Car l’affaire consiste ici à conduire une cause judiciaire (causa) devant un tribunal. Mais concevoir comme ne faisant qu’une seule et même personne avec le juge celui qui est accusé par sa conscience est une manière absurde de se représenter une cour de justice car, s’il en était ainsi, l’accusateur perdrait toujours. C’est pourquoi, pour ne pas être en contradiction avec elle même, la conscience de l’homme, en tous ses devoirs, doit concevoir un autre (qui est l’homme en général) qu’elle même comme juge de ses actions. Maintenant cet autre peut être une personne réelle ou une personne purement idéale que la raison se donne à elle-même. » Emmanuel KANT, Métaphysique des mœurs, II Doctrine de la vertu ch.1 §13

Commenter cet article

À propos

pour les élèves des classes de philosophie de M. Moreau