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06 Apr

LES ENJEUX PHILOSOPHIQUES DE LA CULTURE

Publié par philosophia47  - Catégories :  #Les outils de la pensée

LES ENJEUX PHILOSOPHIQUES DE LA CULTURE

« Il est évident que l’homme est un animal politique, bien plus que n’ importe quelle abeille ou n’ importe quel animal grégaire. Car, nous le disons souvent, la nature ne fait rien en vain. Et seul parmi les animaux, l’homme est doué de parole. [logos] Certes la voix [phônè] sert à signifier la douleur et le plaisir et c’est pourquoi on la rencontre chez les autres animaux (car leur nature s’est hissée jusqu’à la faculté de percevoir douleur et plaisir et de se signifier mutuellement). Mais la parole existe en vue de manifester l’utile et le nuisible, puis aussi, par voie de conséquence, le juste et l’injuste. C’est ce qui fait qu’il n’y a qu’une chose qui soit propre aux hommes et les sépare des autres animaux : la perception du bien et du mal, du juste et de l’injuste et autres notions de ce genre, et avoir de telles notions en commun, voilà ce qui fait une famille et une cité.» Aristote, in « Politique »

LES ENJEUX PHILOSOPHIQUES DE LA CULTURE

L’homme, en plus d’être un être de nature [état de nature], est un être de culture [état civil]. En cela, il se distingue des autres espèces vivantes, des autres « mortels » pour reprendre le mythe de Prométhée dans le Protagoras de Platon. Et si, dans cet état de nature il ne diffère pas du vivant en général, il s’en distingue cependant par sa nature propre (la nature humaine), une nature qui est universelle et singulière en même temps ; mais aussi une spécificité humaine inhérente à sa nature de part sa culture où se mêle son art, son langage, son histoire, mais aussi sa technique, son travail et sa religion ; une culture elle-même qui est comme la nature équivoque quant elle revêt le singulier et le pluriel.

L’homme, comme le dit Aristote, est un animal social, politique, un zoon politikon* et par là il faut entendre celui qui, par le langage et par nature va se sociabiliser, s’associer en partageant une même culture, des valeurs éducatives, de génération en génération. Ainsi, trouvant et créant son identité dans l’altérité et la communication, l’homme se construit et, de l’être démuni et si vulnérable qu’il était à l’état de nature il va, de génération en génération, faire perdurer son histoire, ses coutumes, ses traditions et croyances pour donner sens à son existence. Ainsi histoire et religion se perpétuent dans une volonté humaine faite de sens (de choix) et de convictions (plus ou moins) partagées, mais en lieu et place d’un instinct inné et déterminé à l’avance.

Et cette histoire commune ne l’est pas seulement du fait d’une trajectoire, elle l’est aussi de par un progrès humain ; qui par l’apport de la technique et du travail des hommes, dans une évolution causale par son appropriation des moyens et, peut être également de la nature comme fin, l’homme en tout cas a mise à son service. L’homme, l’homo faber en tant que celui qui « fabrique les outils qui fabrique les outils » dont il a besoin, est celui qui échange, mais il est également l’artiste qui, par la création et son art va s’exprimer comme la nature elle-même le fait en créant et, à son tour, produire l’œuvre créatrice en faisant valoir son idéal de beauté.

Dans ce dualisme NATURE-CULTURE, peut-on parler, pour l’homme, d’une quête de bonheur ?

notes : * "Il est évident que l’homme est un animal politique, bien plus que n’ importe quelle abeille ou n’ importe quel animal grégaire. Car, nous le disons souvent, la nature ne fait rien en vain. Et seul parmi les animaux, l’homme est doué de parole. [logos] Certes la voix [phônè] sert à signifier la douleur et le plaisir et c’est pourquoi on la rencontre chez les autres animaux (car leur nature s’est hissée jusqu’à la faculté de percevoir douleur et plaisir et de se signifier mutuellement). Mais la parole existe en vue de manifester l’utile et le nuisible, puis aussi, par voie de conséquence, le juste et l’injuste. C’est ce qui fait qu’il n’y a qu’une chose qui soit propre aux hommes et les sépare des autres animaux : la perception du bien et du mal, du juste et de l’injuste et autres notions de ce genre, et avoir de telles notions en commun, voilà ce qui fait une famille et une cité." Aristote, in « Politique »

Rousseau VS Hobbes pour qui homo homini lupus est, en latin, "l'homme est un loup pour l'homme"
Rousseau VS Hobbes pour qui homo homini lupus est, en latin, "l'homme est un loup pour l'homme"

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