Une très bonne année à tous !

Extraits choisis : du livre du philosophe Frédéric Lenoir « L'âme du monde » (cf. pages 69 et suivantes)

« (…) Sommes-nous le jouet de nos instincts [tel Mac-Murphy dans le film « Vol au dessus d'un nid de coucou »] et de notre éducation ou bien pouvons-nous acquérir une vraie liberté ?Et si tel est le cas, comment en faire bon usage ? (...) Voici les questions que devrait se poser tout être humain (...) »

Un sage prit la parole et dit : « Le contentement apporte le bonheur, même dans la pauvreté. L'insatisfaction apporte le malheur, même dans la richesse. Il n'y a pas de pire fléau que l'esprit de convoitise. Comme l'a affirmé un ancien maître de la sagesse : Le bonheur, c'est de continuer de désirer ce qu'on possède déjà. ».

Un sage prit la parole et dit : « Notre monde actuel est pris dans cette frénésie du « toujours plus », de l'activisme, de l'accumulation des richesses [de l'intempérance cupide et avide en général...comme l'objectif obligatoire de posséder une rolex avant cinquante ans par exemple...] alors que l'homme a besoin de bien peu de choses pour être heureux. L'essentiel de son bonheur ne relève pas de ses possessions, mais de la paix de l'âme. Écoutez l'histoire de se simple pêcheur qui se repose à l'ombre d'un palmier. Il savoure le bonheur d'être. Un homme riche le croise et l'encourage à travailler davantage.

« Pourquoi faire ? réponds le pêcheur.

• Pour gagner de l'argent.

• Pourquoi faire ?

• Pour habiter une belle maison.

• Et puis après ?

• Avoir une grande famille.

• Et après ?

• Développer un commerce avec tes enfants.

• Et après ?

• Après, tu seras tranquille et heureux de pouvoir te reposer.

• C'est déjà ce que je fais. ».

[Partant du principe que : ] «La richesse [matérielle] n'est pas un mal en soi, bien au contraire. Ce qui compte, c'est l'attitude intérieure que chacun a vis-à-vis de l'argent. Un homme riche peut être généreux et véritablement détaché à l'égard des biens qu'il possède et un homme pauvre très attaché aux faibles biens qu'il possède et dans la convoitise permanente. » Pour exemple, ce premier conte.

[…] Un homme très riche et un homme très pauvre avaient chacun un fils. L'homme très riche monta avec son fils en haut d'une colline, lui montra d'un geste le paysage autour d'eux et lui dit :

« Regarde. Un jour, tout cela sera à toi. » Le fils sur le moment senti un grand plaisir, mais en redescendant de la colline, son bonheur fut troublé par la crainte que son père change d'avis, ou bien qu'il ne vive pas assez longtemps pour obtenir ce gain.

Un homme très pauvre monta avec son fils en haut de la même colline, lui montra le paysage et lui dit simplement : « regarde. » Le fils resta là et contempla la beauté du monde, le cœur empli de joie. »

Un sage pris la parole et dit : « La grande ambition qui doit guider ta vie, c'est de développer le meilleur de toi-même [se connaître soi-même étant alors le point de départ de toute chose] C'est de te transformer pour atteindre un état intérieur de paix, de joie, de sérénité que rien ni personne – pas même la mort – ne pourra t'enlever. C'est d'être la meilleure personne possible et d'aider les autres en apportant ta petite pierre à l'édifice à la construction du monde [partant du principe, peut être, que le monde est ce que l'on en fait]. Comme le disaient les anciens maîtres de la sagesse : « Songe que chaque jour est une vie et hâte-toi de bien vivre, plutôt que de vouloir vivre longtemps sans se soucier de vivre selon le bien. »

Un sage prit la parole et dit : « Écoutez l'histoire de cette femme tenant son enfant dans les bras.

Passant devant une grotte, elle entend une voix mystérieuse qui lui dit : « Entre et prends tout ce que tu veux. Mais souvient-toi d'une chose : quand tu seras ressortie, une porte se fermera à tout jamais. Profite de l'opportunité, mais n'oublie pas le plus important [connais-toi toi-même ?] ». La femme pénètre dans la grotte et y découvre un fabuleux trésor. Fasciné par l'or, les diamants et les bijoux, elle dépose son enfant sur le sol et s'empare de tout ce qu'elle peut. Elle rêve à ce qu'elle va pouvoir faire de ces richesses. La voix mystérieuse lui dit :« Le temps est écoulé, n'oublie pas le plus important. [Cf. le film « Indiana Jones », lorsque la femme allemande tente de saisir la statuette, tant convoitée, et s'en suit une chute mortelle de ne pas avoir écouté la voix de la sagesse] ». A ces mots, la femme chargée d'or et de pierres précieuses court hors de la cavité dont la porte se ferme derrière-elle, à tout jamais. Elle admire son trésor, et se souvient alors, de son enfant qu'elle a oublié à l'intérieur. »

Un sage prit la parole et dit : « La vie est un voyage. Comme les oiseaux, nous sommes un jour appelés à quitter le nid de notre enfance pour voler de nos propres ailes. Nous allons découvrir l'amour et bien souvent fonder une famille. Nous allons apprendre un métier pour nous réaliser un travail et subvenir à nos besoins matériels et à ceux de nos enfants. Tout cela est bien. Mais tout cela n'est pas suffisant. Au long du voyage de la vie, nos allons rencontrer biens des obstacles. La maladie peut subvenir, l'amour peut s'éclipser, nos proches vont mourir, nous ne sommes jamais sûrs de toujours pouvoir faire face aux difficultés matérielles de l'existence. Nous allons aussi découvrir combien il est difficile d'aimer, combien il est rare de trouver un travail qui nous épanouisse en profondeur, combien nous sommes souvent pris dans des contradictions, des jalousies, des découragements. Au fil de la vie, nous allons devoir apprendre à vivre. Non pas à survivre [survivre comme les hommes du film « Soleil vert » par exemple, ou encore comme les juifs victimes d'Eichmann, etc...] mais à vivre. A vivre pleinement, les yeux ouverts, avec conscience et attention. A vivre en étant capable de choisir les bonnes personnes pour partager notre quotidien, en évitant de commettre les mêmes erreurs que dans le passé, en se donnant les moyens d'être véritablement soi-même et heureux, autant que faire se peut. Tout cela s'apprend avec le temps et l'expérience. Mais il est infiniment précieux d'utiliser au plus tôt la clarté de notre esprit pour nous guider sur le chemin [hodos en grec] de la vie [bios en grec]. Bien des égarements, des erreurs, des mauvais choix et des drames pourront être évités. »

Que cette année, importante pour vous, pour nous tous, vous apporte toutes les satisfactions, bien sûr, mais, que le moment venu, aussi, que vous n'oubliez pas de vous souvenir de ce qu'est l'essentiel ?

Dans la sagesse de vos actes, dans un bon usage par conséquent, que ceux-ci soient le reflet non de quelques chimères extérieures comme intérieures, mais bien de vous-mêmes et,...dans la quête de la libre-vérité, de donner libre-cours à la vraie-liberté qui est en chacun et qui ne demande qu'à exister ! Faire fructifier le bon, et rejeter le mauvais...

Bonne année à tous !

Comments

[fati]

c'est magnifique !!!!